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RCV – Pays Horloger RCV, LA Radio du Pays Horloger
RCV Flashback Les classiques des années 80 à 2000
Le Barrage du Châtelot, un ouvrage inauguré en 1953 et situé à la frontière franco-suisse, se prépare à une transformation importante. La Société des Forces Supra Motrices du Châtelot (SFSMC), entreprise détenue conjointement par des actionnaires suisses et français, a dévoilé un projet visant à accroître sa capacité de production d'électricité pour faire face aux défis du réchauffement climatique.
À l'heure actuelle, le barrage s'élève à 74 mètres de hauteur. Le projet prévoit de le porter à 90 mètres, ce qui entraînera une augmentation du volume de stockage en eau, passant de 20,60 à 31,64 millions de mètres cubes. Cette expansion revêt une importance primordiale pour prolonger la période de production. Comme l'a souligné l’ingénieur responsable de l’étude, "la puissance produite restera inchangée, cependant, avec les sécheresses de plus en plus fréquentes, il est impératif d'augmenter la capacité de stockage pour garantir une production continue d'électricité tout au long de l'année, en particulier pendant les périodes de faibles précipitations estivales." Il a également ajouté : « De plus, le risque de déstabilisation du barrage si le niveau du lac descend sous la cote des 695 mètres en plein été est une préoccupation à prendre en compte ».
LA DISPARITION DU SAUT DU DOUBS
Cependant, ce projet ambitieux suscite des inquiétudes quant à son impact environnemental, notamment sur le lac du Moron et le célèbre Saut du Doubs. Avec une augmentation prévue du niveau maximal de l'eau dans le lac, passant de 716 à 734 mètres, le paysage naturel serait inévitablement altéré. Cette montée des eaux entraînerait une modification de la configuration du Saut du Doubs, réduisant sa hauteur de chute initiale de 27 à 14 mètres une fois le dénivellement pris en compte.
Par ailleurs, l'aspect historique de ce projet suscite des débats. Le Saut du Doubs et ses environs sont classés site naturel depuis 1912, soulevant ainsi des questions sur le compromis entre la préservation de l'environnement et la nécessité de produire de l'énergie renouvelable. Comme l'a souligné un opposant, "il est essentiel de peser les bénéfices à court terme de l'électricité verte par rapport aux impacts à long terme sur la biodiversité et le patrimoine naturel de la région."
Les travaux de réhaussement du barrage ne débuteront pas avant 2027 et devraient s'achever deux ans plus tard. D'ici là, des études environnementales approfondies ainsi que des consultations publiques seront menées, tant du côté français que suisse, pour évaluer de manière exhaustive les implications de ce projet sur l'écosystème local et le patrimoine naturel.
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